Albert Badier vient de nous quitter
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Émus, tristes, il est difficile de résumer tous les engagements d’Albert et sa personnalité profondément humaniste.

Il a été de tous nos combats depuis longtemps. Un souvenir lointain : en 1989, il participe à la rédaction de la brochure « Pyralène : Décontaminer, oui mais où ? » autour de l’implantation de l’usine d’Aprochim à Grez en Bouère. Cette usine sera néanmoins construite mais elle défraiera la chronique pendant des décennies. Pendant toutes ces années, il participera à toutes les mobilisations locales et sera un administrateur assidu de l’association Entre Taude et Bellebranche, et s’occupera notamment aussi des projets de carrières.

En 1992, il adhère aux Verts, puis à Europe Écologie Les Verts, et en sera un militant fidèle jusqu’à son décès. En 2007, il sera suppléant de Jean Yves Griot aux élections législatives sur la 2ème circonscription de la Mayenne, ils obtiendront  1 471 bulletins et 3,66 % des suffrages exprimés à une époque où l’écologie n’était guère prise en compte.

C’est dans le mouvement associatif qu’il sera le plus actif. Dans deux domaines particulièrement :

– La  laïcité : il sera pendant de longues années délégué départemental de l’éducation nationale, et même Président jusqu’en 2017. Il  est aussi administrateur et membre du bureau de la Ligue de l’enseignement de la Mayenne. Récemment encore, quand Olivier Richefou voulait fermer le collège Fernand Puech à Laval, malgré sa maladie, il n’a pas hésité à manifester…

– L’environnement. Autour de Jean Marc Lalloz et de Michel Perrier, il est un des rares mayennais à s’impliquer contre la construction d’un barrage à St Calais du Désert près des sources de la rivière La Mayenne. Ce fut un combat gagné par l’association « Mayenne Vivante », et il a beaucoup apporté avec ses compétences professionnelles sur l’eau. Il a d’ailleurs participé, toujours discrètement, à de nombreuses associations locales qu’il soutenait activement. 

En 2011, il est des co-fondateurs de la Fédération de l’Environnement (FE 53), une fédération forte de ses 25 associations locales. Celle-ci lui rend un bel hommage sur son site en publiant de nombreux témoignages dont celui de François Dufour, conseiller régional écolo de Normandie, et d’Isabelle Eymon

Son dernier combat a été contre les effets dévasteurs des ondes et des champs électro-magnétiques. Il avait participé à la mobilisation importante contre la ligne THT Cotentin-Maine (construite alors que l’EPR de Flamanville est toujours en « panne ») dans des mouvements comme « Mayenne Survoltée » et le collectif « Stop THT ». Son intérêt pour ces sujets, qui ont conduit à des drames dans des exploitations, l’ont conduit récemment à des responsabilités nationales à l' »Association Nationale Animaux sous Tension ». A ce titre, il figure dans le documentaire de Nathalie Barbe  « AGRICULTEURS SOUS TENSION : UNE OMERTA FRANÇAISE » diffusé sur FR3 en septembre dernier.

La presse locale, comme Ouest France et Le Courrier de la Mayenne ont publié des articles sur sa vie militante. Vu le contexte sanitaire, les obsèques ont eu lieu mercredi 4 novembre dans la plus stricte intimité familiale.

Merci pour tout Albert, ton exemple continuera de nous accompagner longtemps.