APROCHIM : la fin du déni ?
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Il y a quelques jours, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) – organisme scientifique indépendant – a publié un long rapport sur la pollution environnementale autour de l’usine Aprochim. Ce rapport doit certes être complété mais pose déjà des conclusions très claires, conclusions validées par la Préfecture le 13 novembre.
Parmi les certitudes avancées par l’étude on apprend notamment que :
La responsabilité de l’usine dans la pollution généralisée est indiscutable ;
Essentiellement diffuse et sous forme gazeuse, la pollution dépasse largement les 500 m autour de l’usine, se déplaçant parfois jusqu’à 3km du site ;
Le seuil commercial, de protection, actuellement employé est complètement inadapté eu égard à la pollution constatée : la norme devrait être au moins divisée par quatre.

Ce ne sont que quelques éléments d’un long travail, s’appuyant sur de multiples exemples et un process scientifique strict. Face à cette étude la Préfecture n’a pu que constater la réalité de la pollution dénoncée depuis 2011 par les riverains et les écologistes, malheureusement bien seuls. Prenant ses responsabilités, le préfet a admis que les choses devaient changer et qu’il fallait absolument faire cesser la pollution, même si cela devait amener la fermeture de l’usine – dont les employés sont aussi victimes que les habitants.

Ce rapport édifiant est rendu public au moment où la procédure pour diffamation d’Aprochim contre Claude Gourvil, élu écologiste poursuivi depuis 2012, prend fin. En effet, après avoir perdu à trois reprises, martelant une pression morale et financière , l’entreprise n’a pas poursuivi en cassation le dernier jugement. Le délai de deux mois étant dépassé, à bout de procédure, Aprochim jette l’éponge. Mais dire la vérité a coûté 14 000 € de frais d’avocat à Claude Gourvil et à Europe Ecologie Les Verts ! Et nous n’oublions pas les autres militants poursuivis.

Pour Cécile Robert, riveraine et candidate sur la liste écologiste et citoyenne : « ce rapport vient confirmer point après point tout ce que nous affirmons depuis 2011. Le doute n’est plus possible concernant la responsabilité de l’usine Aprochim. Pour les habitants, en particulier pour les agriculteurs, c’est un vrai tournant. Cela laisse entrevoir la sortie du tunnel ! Enfin ! »

Maël Rannou,  secrétaire fédéral d’Europe Écologie Les Verts en Mayenne, ajoute qu’« il est temps d’en finir avec un problème contre lequel les écologistes alertent depuis 1989 ! Les élus écologistes ont trop longtemps été seuls à défendre les agriculteurs et riverains impactés. Nous nous félicitons que la préfecture prennent enfin la mesure de ce scandale local, mais des actes doivent suivre. L’arrêt de la pollution n’est pas négociable et tous les moyens doivent être envisagés : aujourd’hui, personne ne peut plus faire comme si elle ne savait pas »

Europe Écologie Les Verts 53