Comment la démocratie environnementale est enterrée par le retour de CIGEO dans la loi Macron /49-3. Coup de force et irresponsabilité — emmacosse (@Emmanuelle Cosse)
#Cigeo C’est indigne, 30 milliards d’euros et une décision qui engage pour des milliers d’années, tout cela sans débat #bourdindirect — yjadot (@Yannick Jadot)
Les écologistes, qui dénoncent un « cavalier législatif », pensaient pourtant le sujet clos. En décembre 2014, ils avaient eu la désagréable surprise de voir le sujet apparaître lors de la présentation du projet de loi en conseil des ministres, sous la forme d’un article portant sur la création du Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de ces rebuts nucléaires. Mais les parlementaires EELV s’étaient mobilisés et avaient obtenu son retrait. Quel ne fut pas leur étonnement, mercredi, de voir le gouvernement reprendre un amendement du sénateur (LR) de la Meuse, Gérard Longuet, voté par le Sénat en mai.
Le projet Cigéo, porté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), vise à enterrer très profondément et pendant des millénaires, dans le sous-sol de Bure, 80 000 m3 de résidus produits par le parc électronucléaire français. Avec plusieurs de ses collègues écologistes, M. Baupin a dénoncé un « insupportable coup de force ». « Quel est l’intérêt du PS, en pleine campagne des régionales, de faire un tel cadeau à Longuet ? », interroge l’élu.
« Confiance définitivement rompue »
Le sujet vient s’ajouter à une liste déjà longue de désaccords entre l’exécutif et les écologistes. Les porte-parole d’EELV, Sandrine Rousseau et Julien Bayou, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, annonçant dans un communiqué que cet « événement rompt définitivement la confiance que les écologistes avaient dans ce gouvernement ». Denis Baupin ne le formule pas ainsi mais reconnaît qu’« il y a un problème de confiance à partir du moment où on avait un deal et qu’il n’est pas respecté ». « C’est peu glorieux et ça en dit long sur le fait que ce genre de projet est difficile à assumer dans la lumière, juge également François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. C’est aussi la différence entre un ministre socialiste de l’écologie et un ministre EÉLV de l’écologie. »
Les écologistes n’ont pas dit leur dernier mot. Ne souhaitant pas s’associer au recours de la droite devant le Conseil constitutionnel sur le texte, les députés EÉLV comptent rédiger un mémorandum à l’intention de l’institution sur l’amendement décrié. « Il y a une chance raisonnable que le Conseil constitutionnel puisse retoquer cet article mais de toute façon, il est tellement mal écrit que le gouvernement sera obligé d’y revenir à l’Assemblée Nationale pour le peaufiner », veut croire M. Baupin.
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