L’action de Greenpeace à Tricastin : une alerte lancée à tous
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Paris, le 15 juillet 2013

 

 

Communiqué su Groupe Europe Écologies Les Verts de l’Assemblée Nationale

L’action pacifique menée par les militants de Greenpeace à la centrale de Tricastin met une fois de plus en évidence des failles de sécurité inquiétantes dans les installations nucléaires françaises.

L’opération menée par Greenpeace illustre le danger singulier que constitue Tricastin qui associe enrichissement, retraitement d’uranium et unité de production vieille de 32 ans : ce site concentre tous les risques en cas d’incident technique ou d’intrusion terroriste.
Les député-e-s écologistes appellent les autorités à mettre à l’étude la fermeture de ce site, qui présente des risques particuliers notamment sur le plan sismique et constituera une des priorités de fermetures à mettre en œuvre, après Fessenheim.
Il convient plus généralement de se concentrer sur la question vitale de la vulnérabilité des centrales françaises. Entamer une réflexion de circonstance sur les sanctions à appliquer aux groupes qui tentent de pénétrer dans les enceintes nucléaires est vain : qui pourrait croire que dans l’hypothèse d’intentions terroristes, des peines renforcées seraient de nature à dissuader les personnes qui tenteraient de forcer les dispositifs de sécurité ?
L’action de ce jour est utile à tous, et en premier lieu à l’exploitant de la centrale : elle doit amener à envisager la culture du risque de manière plus sérieuse que ce n’est le cas aujourd’hui.
Dès 2008, après des incidents enregistrés à Tricastin, les écologistes avaient, à l’Assemblée nationale, formulé la demande d’une commission d’enquête sur la sécurité des installations nucléaires. Certains élus socialistes et UMP, de Pascal Terrasse à Pierre Lellouche, avaient d’ailleurs fait de même, mais le gouvernement de l’époque avait étouffé le problème et empêché la création de la commission d’enquête. Il y a quelques semaines, un débat sans vote organisé à l’Assemblée à l’initiative de Denis Baupin avait mis en exergue l’insuffisance de la prise en compte du risque nucléaire par l’exploitant.
Nous en appelons donc à une réflexion collective et sans tabou sur une question qui n’est pas l’affaire de quelques spécialistes, et encore moins d’un lobby industriel, mais qui concerne toutes les citoyennes et tous les citoyens.
Denis Baupin
Vice-président de l’Assemblée nationale

Barbara Pompili et François de Rugy
Co-présidents du Groupe écologiste de l’Assemblée nationale
http://www.ecolodepute-e-s.fr