La pollution aux PCB d’Aprochim évoquée au Conseil général de la Mayenne
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Lors de la séance plénière du Conseil général de la Mayenne qui se tenait ce -vendredi matin Claude Gourvil, Conseiller général EÉLV a interrogé Jean Arthuis sur la position des représentants du Conseil général qui ont pris position contre les préconisations de la préfète de fermeture du site Aprochim de Grez-en-Bouère.

Claude-gourvil-son

 

Monsieur le président,

Nous ne pouvons pas entamer cette séance sans que vous nous apportiez des explications sur le vote des représentants du Conseil général au dernier Coderst du 18 avril, qui se sont opposés au projet d’arrêté de suspension de l’activité d’Aprochim présenté par madame la préfète.

Quelques manifestants, riverains du site aprochim de Grez-en-Bouère s'étaient rassemblmés aux abords du Conseil général de la Mayenne.
Quelques manifestants, riverains du site Aprochim de Grez-en-Bouère s’étaient rassemblés aux abords du Conseil général de la Mayenne.

Cette position est incompréhensible, alors que vous déclariez en début d’année vouloir défendre les éleveurs et l’élevage Mayennais contre vents et marées, alors qu’ici même et dans les médias, concernant les pollutions générées par Aprochim, vous déclariez que « la police de l’environnement est dans la main de l’état ».

Au minimum, vous auriez dû vous abstenir, pour laisser libre cette main, garante de la sécurité des citoyens.

Au lieu de cela, vous apportez votre caution à un industriel qui mène tout le monde en bateau depuis des années et met en péril la santé des ses salariés et des riverains, tout en nuisant à l’économie locale. Un industriel qui ne mérite plus aucune confiance.

Vous allez probablement nous asséner les éternels arguments économiques. Mais dans ce cas, il s’agit d’une activité nuisible alors quelle aurait due être bénéfique à l’ensemble du territoire.

Avec des bénéfices très enviables (5M € en 2010 pour 27M € de CA), cette société avait, et a encore, les moyens de mener son activité dans le respect des règlements et des Hommes.

Si elle y mettait autant d’énergie qu’elle en met à poursuivre ses détracteurs (journalistes, salariés, associatifs, élus locaux dont je suis), nous n’en serions pas là. Et dans sa configuration et son fonctionnement actuel, cette entreprise n’a malheureusement aucun avenir et elle en porte seule la responsabilité.

En la soutenant, non seulement vous envoyez un signe d’abandon aux personnes qui souffrent de son incurie notoire, mais vous entérinez le fait qu’il est possible pour une société puissante de s’asseoir en toute impunité sur les règlements qui régissent ces activités nécessaires, mais dangereuses lorsqu’elles sont mal pilotées et, ce qui est pire, en toute connaissance de cause, et pour dégager des bénéfices illégitimes.

J’attends donc vos explications à ce sujet, d’autant que je ne suis pas sûr que la part silencieuse de votre majorité partage vos choix. D’autant que le bilan humain est très lourd et que la situation devient insupportable.

Vous évoquiez tout à l’heure les « arbitrages courageux » du Conseil général. Dans ce cas, je crains que ce soit l’inverse et les Mayennais attendent plus de protection de votre part, de notre part.

Merci de votre réponse.

Et Ouest-France se fait l’écho du rassemblement devant le Conseil général

Complément d’information sur le site de la Confédération Paysanne de la Mayenne.

 

Commentaire d’un lecteur très attentif de toute cette affaire depuis son origine.

Boris Vian : LA JAVA DES BOMBES ATOMIQUES

« (…)Voilà des mois et des années
Que j’essaye d’augmenter
La portée de ma bombe
Et je ne me suis pas rendu compte
Que la seule chose qui compte
C’est l’endroit où ce qu’elle tombe (…)

Le discours du CG autour de la différence de traitement entre les deux entrepreneurs français traitant du PCB me fait penser au
pauvre oncle bricoleur de BorisVian qui cherchait depuis des années à fabriquer une bombe d’une grande puissance sans avoir imaginé qu’une toute petite pouvait être bien plus destructrice « la seule chose qui compte c’est l’endroit où ce qu’elle tombe« .

La bombe PCB est très pernicieuse et tient plus de la bombe chimique qu’atomique. Pour pouvoir être efficace son principe actif doit pouvoir se fixer dans le milieu et être consommé par un animal, petit ou grand, pour rentrer dans la chaîne alimentaire.

Qu’il tombe massivement sur un parking de grande surface, ou même sur les balcons d’immeubles surpeuplés, il ne sera pas ingurgité et restera inoffensif. Une grenade non dégoupillée. Un agent polluant parmi d’autres, de ceux qui font mourir les cétacés mais bien loin de chez nous.

Qu’il tombe en neige fine, lentement mais sûrement, sur la pitance de bovins nourris à l’herbe ou sur le carré du jardin du coin, il s’accumulera lentement dans les graisses des animaux ou des habitants de la Pélivière… Des veaux dépasseront de 4 à 5 fois les normes de commercialisation (les mêmes pour tous pour le coup). 1/3 des habitants testés seront dans les 5% des français
les plus pollués et 2 sur 25 testés seront au-dessus des seuils à risques.

Une bombe PCB peut donc être en zone urbaine  trente fois plus puissante que dans une zone d’élevage en ayant pourtant une capacité de nuisance bien moindre que notre bombinette (chère a qui?). Le préfet Piloton l’avait compris il y a deux ans, d’autres…