Le collectif surveillance PCB 53 demande de suspension de l’activité d’Aprochim
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Le collectif de surveillance PCB53 a adressé un courrier  à Madame la préfète de la Mayenne pour lui demander très clairement qu’elle prenne un arrêté visant à stopper l’activité de l’usine Aprochim dont il constate que les pollutions se poursuivent.

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A Bouère, le 28 mai 2013

Madame la Préfète,

Le CODERST  du 18 avril 2013 a rendu un avis défavorable sur le projet d’arrêté préfectoral de suspension de l’activité d’Aprochim que vous lui présentiez en se fondant essentiellement sur deux raisons que la réalité a malheureusement infirmées depuis.

1)  Un « petit » dépassement … structurel !

Outre le fait qu’elle s’inscrivait dans une longue suite de dépassements, cette contre vérité est à nouveau battue en brèche par les mesures pratiquées en sortie de cheminée au mois d’avril. On note ainsi un dépassement de 100/100 de la concentration en pcbi, de 16% du flux en pcbi et de 31% de la concentration en pcbdl.

Ces deux mesures consécutivement mauvaises (janvier et avril) s’inscrivant dans une dégradation linéaire de la capacité de filtration constatée par la DREAL au CODERST, prouvent que l’entreprise ne maîtrise absolument pas son process et met en danger riverains et agriculteurs.

2)  Qui n’a pas d’impact sur un environnement … « vachement » dégradé.

Pour tenter de démontrer cela, Aprochim s’est servie lors du dernier CODERST d’une mesure unique pratiquée sur une vache de la ferme témoin (viande) qui laissait apparaître une baisse de 49% de son taux de PCB-DL.

Une rapide recherche nous permet aujourd’hui d’affirmer que cette vache, avait été maintenue en stabulation et nourrie avec de l’aliment acheté. N’ayant pas été engraissée avec de l’aliment produit sur place, elle ne pouvait donc pas être représentative de l’état sanitaire du reste du troupeau. A cet égard, il convient de souligner que les analyses d’herbe de mars 2013 sont identiques voir légèrement supérieures à celle de mars 2012 … On connaît la suite!

Quelques jours plus tard les analyses globales pratiquées sur le troupeau montraient que, loin de s’améliorer, la situation empirait gravement pour les jeunes bêtes et stationnait à des niveaux élevées pour les bêtes adultes.

Le CODERST a donc pris sa décision sur des affirmations qui relèvent d’une campagne de désinformation de l’industriel

Cela est particulièrement grave en période de printemps où la pousse d’herbe masque, par un effet de dilution désormais bien connu, la dégradation du milieu. Cet indicateur étant élastique, l’état sanitaire du troupeau nous semble beaucoup plus révélateur de la pollution en cours dans les pâturages (la vache ingurgitant une quantité de PCB et non une teneur) et doit être déterminant dans la caractérisation de l’atteinte aux intérêts protégés par l’article L.511-1 du code de l’environnement.

L’avis du CODERST ayant été pris sur des informations sommaires et tronquées, que l’avenir immédiat a aussitôt contredites, nous vous demandons donc, Madame la Préfète, de prendre enfin la mesure de la gravité de la situation en suspendant par arrêté l’activité d’Aprochim, ainsi que vous le permet l’article L. 514-1 du code de l’environnement ».

Antoine Housset

Président d’Entre Taude et Bellebranche

Joseph Gaudin

Terre et Vie d’Anjou

 

 

 

Raphaël Bellanger

Porte parole

Confédération Paysanne Mayenne

 

 

 

Roger Godefroy

Co-Président de la Fédération pour

l’environnement en Mayenne