Sept années de concertation infructueuse, seize mois de travaux coûteux, 400 000 volts dangereux pour la santé et 163 km de paysage balafré : tels sont les chiffres à retenir au lendemain de l’ouverture de la ligne Très Haute Tension Cotentin-Maine…
La ligne THT Cotentin Maine devrait assurer le transport de l’électricité produite par le futur réacteur EPR de Flamanville que les écologistes ont toujours contesté. Et, comme à chaque fois que la question du nucléaire est posée, le projet « Cotentin-Maine » est né dans un déni de démocratie manifeste. Tant dans le débat public (divisé en deux : EPR d’un côté, ligne THT de l’autre), que lors des enquêtes publiques où les populations et les élus concernés demandaient en priorité la prise en compte des conséquences sanitaires des champs électromagnétiques émis ; demandes relayées par les commissaires enquêteurs.
Certes, Jean-Louis Borloo, lorsqu’il était Ministre de l’Écologie, a fini par concéder l’achat possible des habitations par Réseau de Transport d’Électricité (RTE) dans une limite de 100 m autour de la ligne, ce qui est une avancée par rapport au passé, mais en refusant de reconnaître tout problème sanitaire !
Un climat répressif et délétère a accompagné sur plusieurs années la construction de cette ligne très haute tension. Europe Écologie Les Verts a participé activement, à côté de nombreuses associations et collectivités locales, au mouvement pour l’abandon de ce projet néfaste. EELV a déposé un recours contre la DUP qui vient d’être rejeté, en même temps que les cinq autres, par le Conseil d’Etat. Mais celui-ci a attendu que la ligne soit construite pour prendre sa décision !
Dernièrement encore, plusieurs élus régionaux EELV de Basse Normandie, de Bretagne et des Pays de Loire ont accompagné et soutenu les militants attaqués en justice par RTE ou par les forces de gendarmerie…
Les conseillers régionaux EÉLV déplorent notamment qu’aucune étude épidémiologique préalable pour évaluer les conséquences sanitaires n’ait été menée alors que des milliers de personnes vont vivre à proximité de cette ligne.
Le conseil régional des Pays de la Loire avait participé financièrement à une enquête citoyenne, à l’initiative du CRIIREM et de STOP-THT qui va se prolonger dans les mois qui viennent . Mais celle-ci ne peut remplacer une étude épidémiologique officielle ! En juin 2010, Michel Perrier, conseiller régional mayennais, avait déposé un vœu en séance plénière du Conseil régional, exprimant l’opposition au projet et demandant l’annulation de la DUP. Il avait obtenu un soutien unanime (EELV évidemment, ES, PC, PRG, PS), les élus de droite quittant l’hémicycle.
Pour l’élu «Les conséquences des champs électro magnétiques induits par la THT sont une question de santé publique qui devrait être pris en compte par le gouvernement actuel. Nous condamnons cette ligne, tant sur la méthode que sur le fond…».
Pour le groupe des élus EÉLV, la transition énergétique est nécessaire, souhaitable et possible ; la construction de l’EPR et de la ligne à très haute tension Cotentin-Maine doit mettre un point final à une politique énergétique dangereuse et centralisée.