A Laval, Intéressante réunion d’information sur Notre Dame des Landes
Partager

Ce lundi soir, le collectif mayennais contre le second aéroport nantais dit parfois Ayraultport, voir Auxietteport, à Notre-Dame -des-Landes organisait une conférence d’information sur l’état de stagnation du projet.

Salle-n
Une partie de l’assistance dont au centre Michel Perrier, conseiller régional EÉLV et Claude Gourvil, conseiller général 53 EÉLV et adjoint au maire de Laval.

Six experts à la table de conférence ont pu, chacun dans sa spécificité, fournir les éléments d’appréciation au public venu en petite chambrée comme on dit au fouteballe, en ce temps de vacances scolaires mais aussi peut-être de fatigue militante.

Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique (PG), co-présidente de l’association des élus qui doutent de la pertinence de l’aéroport (CEDPA) a donné son ressenti après les conclusions des rapports des trois commissions. Elle a surtout souligné celles du rapport scientifique, que les tenants du projet oublient de commenter, qui explique benoitement qu’en l’état le projet n’est pas réalisable, à moins que la copie soit revue de fond en comble, ce qui pourrait demander des années…

Dorian Piette, membre du collectif juridique de la coordination anti NDDL a fait le point sur les instances juridiques pendantes qui, à leur tour, peuvent poursuivre ce travail de sape d’un projet mal ficelé, conçu par bribes et qui passe outre un certain nombre de textes règlementaires dont plusieurs directives européennes dont celle sur l’eau. Fin juin la Commission européenne rendra sa copie qui pourrait conduire la France tout droit vers la Cour européenne de justice de Luxembourg. Rien moins.

A la tribune de gauche à droite : Etienne, Julien Durand, Bastien, Vincent Peslier, Françoise Verchère et Dorian Piette.
A la tribune de gauche à droite : Etienne, Julien Durand, Bastien, Vincent Peslier, Françoise Verchère et Dorian Piette.

Julien Durand, paysan né à Notre-Dame-des-Landes et qui entend bien y finir ses jours dans la tranquillité, Porte-Parole de l’ACIPA, qui mène la lutte depuis 40 ans, a ensuite exposé la situation sur place après les conclusions des commissions, que l’ACIPA n’a pas souhaité rencontrer. Propos déterminés d’un homme de terrain qui souhaite protéger un territoire que, comme ses mandants, il estime agressé par ce projet. Propos sans fard d’un paysan pour qui la terre est un bien rare qu’il convient de protéger contre tous les projets inutiles imposés aux populations.

Vient ensuite Bastien, un jeune occupant de la ZAD (Zone d’Aménagement Différé, devenue Zone A Défendre) qui expose le point de vue des néo résistants arrivés là pour les plus anciens depuis 4 ans et pour les plus récents dans la vague de la manifestation de novembre. Pour lui, les choses sont assez claires, avec ses camarades et il est là pour lutter « contre l’aéroport et son monde« . Il entend par là un monde qui court à sa perte par la sur-consommation et la sur-exploitation des ressources. Souvent dans un grand dénuement, surtout l’hiver dernier qui fut rude, avec ses ami/e/s, il aménage, outre les célébrissimes cabanes, des potagers qui seront le moyen de subsistance de cette population aujourd’hui estimée à deux à trois cents personnes réparties dans des villages disséminés sur les 2000 hectares de l’emprise. En savoir plus.

Vincent Peslier est lui aussi membre de l’Acipa ; il habite une bourgade en lisière de l’emprise acquise par AGO, (Vinci) concessionnaire du projet mais aussi des aéroports de Nantes-Atlantique, Saint-Nazaire, Rennes etc. Son rôle est de servir de lien entre les paysans qui exploitent toujours leurs terres et la population diverse des jeunes occupants de la ZAD. Il se fit également l’apôtre d’une forte mobilisation le 11 mai prochain pour la chaîne humaine qui doit réunir mai dans la main les manifestants sur les 25km du périmètre tracé par Vinci sur les terres du bocage. Chaine humaine.

Dernier intervenant, Etienne, membre de la Canva ( Coordination de l’Action Non-Violente de l’Arche de Lanza del Vasto) qui vient à son tour d’installer une cabane sur la ZAD et qui se donne pour mission d’apporter une boite à outils de pratiques non violentes sur un territoire qui, au début de l’hiver, mais également plus récemment, a connu de durs théâtres d’affrontements avec les forces de l’ordre qui se sont retirées du secteur mi-avril.

De nombreuses questions du public ont émaillé la suite de la réunion.

Ouest-France 53 a rendu compte de la réunion dans ses colonnes ce mardi (ci dessous)

OF-n