Aprochim : la pollution au PCB doit enfin cesser !
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Depuis plus de deux ans,  l’administration constate des dépassements de valeurs limites  pour les rejets de  PCB dans l’environnement de l’usine Aprochim de Grez-en-Bouère.  Plusieurs mises en demeure préfectorales ont été  prises, mais, malheureusement, sans résultats probants ! Chacun a  pu constater, au contraire, l’ardeur que l’entreprise a mis pour attaquer ceux qui condamnaient la pollution (dont deux salariés, et notre ami Claude Gourvil, conseiller général)

Début avril, la Préfète a proposé au CODERST  de suspendre pendant un mois l’activité de l’entreprise pour permettre les conditions, si possible, d’ une activité normale sans pollution.

D’une manière incompréhensible, cette proposition  de bon sens a été repoussée par une majorité de  membres du CODERST !

Europe Ecologie les Verts prend acte de cette décision. Certes,  elle  relève sans nul doute du souci légitime de préserver l’emploi dans cette zone rurale surtout en période de crise économique.

Mais le chantage à l’emploi comporte des limites. Cette nouvelle position d’attente  ne doit pas occulter la responsabilité de l’industriel qui, mois après mois, depuis deux ans, promet de mettre son activité en conformité avec la réglementation sans y parvenir. Ce qui donne régulièrement au territoire concerné une notoriété médiatique désastreuse.

Europe Ecologie Les Verts  rappelle qu’il s’agit d’un problème de santé publique, tant en ce qui concerne certains salariés de l’entreprise que son environnement agricole. Si des salariés sont atteints de maladies chroniques, si plusieurs cheptels de  bovins ont été abattus, ce n’est pas sans raison. Si les paysans ne peuvent commercialiser leurs productions, ce n’est pas de la faute des normes…

Quoi qu’il en soit ce nouveau délai de trois mois donné à Aprochim doit être le dernier  pour qu’enfin cette entreprise prenne ses responsabilités. Des mesures techniques et industrielles sont impératives pour la pérennité de l’entreprise. Le territoire ne pourra plus vivre avec ces pollutions régulières qui mettent à mal les efforts de nombreux agriculteurs, habitants et élus locaux.

Par contre, EÉLV53 se félicite de la décision du CODERST de faire doubler l’étude technique de l’entreprise d’une étude complémentaire réalisée par un organisme tiers. C’était une mesure d’urgence formulée par Eva Joly lors de sa visite du site en janvier… 2012 ! Il n’est pas envisageable que quiconque puisse être juge et partie.

Europe Ecologie Les Verts rappelle par ailleurs que plusieurs agriculteurs restent aujourd’hui encore sans indemnisation et vivent dans la détresse. Le groupe Chimirec, propriétaire d’Aprochim, a réalisé des profits importants ces dernières années. Il a les moyens d’effectuer une indemnisation provisoire, dans l’attente des décisions de justice. C’est indispensable !

2 réflexions au sujet de “Aprochim : la pollution au PCB doit enfin cesser !

  1. (LETTRE OUVERTE à Madame la Préfète de la Mayenne)
    Joseph Gaudin Taude
    53290 GrezenBouère à Grez en Bouère, le 19 avril 2013

    Objet : dossier Aprochim

    Madame la Préfète,

    Pour répondre à l’exigence européenne de la décontamination des transformateurs souillés aux PCB, nos dirigeants nationaux ont décidé de sacrifier une portion du territoire français, il y a 25 ans de cela. Le département de la Mayenne ayant été retenu, nos élus du conseil général Jean Arthuis et Norbert Bouvet se sont chargés de trouver un lieu d’implantation ‘’docile’’, d’où le choix de Grez en Bouère.

    Avec ses sociétés CHIMIREC, LORGE et LORETRA, un récupérateur d’huiles et de métaux qui n’avait jamais décontaminé quoi que ce soit, a trouvé le jackpot avec le fer et le cuivre de ces transfos, en créant APROCHIM. Le respect de la législation par cette dernière n’étant pas son point fort, celle-ci se retrouvera donc en correctionnelle en octobre prochain pour sa dilution d’huiles illégale. Ce qui n’empêche pas l’entreprise de continuer aujourd’hui cette dilution, avec la bénédiction de son directeur-adjoint. Comment pourrait-il en être autrement, puisque comme l’a remarquée la DREAL (qui portait encore le nom de DRIRE à l’époque), lors d’une visite inopinée le 23 octobre 2008, la décontamination des huiles ne garantissait pas un taux inférieur à 50 ppm, remarquant au passage que les résultats des autocontrôles étaient erronés.

    Le procédé actuel de décontamination des transformateurs avec la technique du vide poussé est totalement défaillant, au point d’obliger l’industriel à contrôler l’efficacité du traitement subi à l’extérieur et non à l’intérieur des transfos, afin d’obtenir des chiffres acceptables.

    Particulièrement non étanches, suite à la corrosion du bardage sur la partie basse des tôles, les bâtiments n’ont de plus jamais été mis en légère dépression, contrairement à ce qui avait été prévu au départ. Depuis la révélation de la pollution des alentours de l’usine, seule une climatisation a été mise en place. Ce qui a pour effet de laisser la pollution diffuse perdurer.

    L’industriel à gardé son équipe de week-end sensée lui coûter le double… alors que l’entreprise ne tourne qu’à 15% de ses capacités. Mais il est vrai que les contrôles de la DREAL sont plutôt inexistants le week-end et que les autocontrôles faits sur une semaine le sont sur les… 5 jours ouvrables. C’est pour cela que le pic d’activité de décontamination a lieu en fin de semaine, comme peuvent le constater tous ceux qui habitent à moins d’un Km du site par le simple biais de l’augmentation de fréquence du bruit des ferrailles manipulées.
    Suite à des problèmes techniques et peu préoccupé par un quelconque souci de protection de l’envi-ronnement, l’industriel est allé jusqu’à faire exécuter certains travaux générateurs d’émissions de dioxines à l’extérieur des locaux, et donc en plein air, ce que la CRAM a d’ailleurs fait remarquer dans son rapport du 4 novembre 2008.

    Après avoir découvert les effets de la pollution lors d’analyses de lait de vache récupérés à la ferme par ses salariés lors de l’été 2010, l’industriel a caché cette pollution pour ne la révéler qu’en janvier 2011… avec l’évident souhait de voir la dioxine issue de la combustion du bois des cheminées environnantes cacher la sienne en plein hiver… tout ceci alors que le 18 mai 2010, lors de la réunion de la CLIS, madame Valérie Filipiak de la DREAL avait fait remarquer que l’étude d’impact sur l’environnement d’Aprochim n’était toujours pas rendue, rappelant que les 6 mois de délai étaient écoulés. Quelle complaisance de l’autorité préfectorale ! Il est vrai que le préfet de l’époque avait benoîtement qualifié l’entreprise comme étant d’utilité publique.

    Madame Orzechowski, dans votre communiqué qui a suivi la réunion du CODERST, vous avez fait remarquer que l’exploitant reconnaît ne pas maîtriser totalement son processus industriel. Avec plus de 400 animaux abattus et des dépassements de normes relevés au moindre contrôle inopiné de la DREAL, et des rejets canalisés au-delà des normes dès que l’activité de l’entreprise n’est pas au ralenti, il vous est difficile de dire le contraire. Cependant, votre projet d’arrêté préfectoral était parfait, trop parfait… puisque vous aviez même pensé à faire enlever les déchets du site sous les 15 jours, alors j’ai immédiatement pensé que celui-ci n’était destiné qu’à vous protéger. Vous me direz : j’ai fait ce que j’ai pu preuve à l’appui, c’est le CODERST qui n’a pas voulu me suivre. Vous oubliez que l’avis est seulement consultatif, et que dans la mesure où vous ne prenez pas cet arrêté alors que vous l’aviez fait rédiger… et distribuer à tous les membres du CODERST 15 jours avant que celui-ci ne se réunisse, vous montrez par là même que ce projet d’arrêté n’est que parapluie. Comme tous ceux qui ont préféré protéger l’industriel en votant contre votre proposition, vous considérez donc qu’il n’y a pas de problème à Grez en Bouère puisque la population humaine et animale du secteur sert de ‘’filtre ultime’’ à la pollution… de celui qui arrose le secteur.

    Etant donné que l’entreprise Aprochim est sans aucune contestation possible plus performante en matière de contamination de l’environnement qu’elle ne l’est en matière de décontamination de quoi que ce soit, et que vous ne pouvez ignorer ce fait, dans cet art difficile qu’est la manipulation de l’opinion publique, vous avez démontré une remarquable efficacité, qui à elle seule, justifie votre nomination de préfète du département de la Mayenne. La pollution pour des centaines d’années d’un secteur sacrifié ne saurait trop mobiliser une préfète ou un préfet qui ne font que passer… lesquels sont plus préoccupés par leur plan de carrière, que par le simple respect de leurs arrêtés ou la santé de celles et ceux qu’ils sont amenés à rencontrer.

    Joseph Gaudin
    Madame Corinne Orzechowski
    Préfète de la Mayenne
    46, rue Mazagran
    53000 LAVAL

    1. Cher Monsieur Gaudin,
      Vous avez souhaité que cette lettre que vous adressez à Madame la Préfète de la Mayenne soit rendue publique au travers de notre site, en commentaire d’un de nos communiqués, d’ailleurs jamais paru. C’est une habitude en Mayenne de ne publier que certains textes…
      Je tiens quand même à vous faire remarquer que certains éléments de votre texte sont une mise en cause personnelle d’un fonctionnaire avec lesquels nous ne sommes pas solidaires.
      S’il est un fait que Corinne Orzechowski n’était pas tenue de suivre l’avis de la Coderst, et les 6 représentants de l’État comme le secrétaire général de la Préfecture avaient voté favorablement à la proposition de suspension de l’activité d’Aprochim, elle a fait un choix qui respecte ce qu’il est convenu d’appeler le choix majoritaire de la société civile, en l’occurrence les élus et les représentants syndicaux ou associatifs.
      Votre situation personnelle est très impactée par ce dossier et votre colère légitime mais il est patent que sur cette décision Corinne Orzechowski n’a fait que suivre un choix majoritaire que, comme vous, nous regrettons.
      Mais si les responsabilités sont bien à rechercher du côté de la rue Mazagran il faudrait aussi ne pas se tromper de porte et demander aussi des comptes à Norbert Bouvet comme à Jean Arthuis qui ont pesé lourdement sur cette décision mais sans jamais y mettre la main, sinon le téléphone.
      Jean-Michel Braud
      Secrétaire départemental Europe Écologie Les Verts

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