Pourquoi nous n’irons pas manifester dimanche 5 mai !
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Tribune libre sous la signature de : BASTIEN FRANÇOIS Conseiller régional EE-LV, cofondateur de la convention pour la VIe République MARIE-PIERRE BRESSON Maire-adjointe EE-LV de Lille CHRISTOPHE ROSSIGNOL Conseiller régional EE-LV GHISLAINE SENÉE Conseillère régionale EE-LVJULIEN VICK Porte-parole EE-LV Lorraine

Nous n’irons pas manifester le 5 mai car la VIe République que nous voulons n’est pas celle que propose M. Mélenchon. Ce n’est pas «du balai !», ce n’est pas une entreprise de «purification», ce n’est pas la stigmatisation des «salopards», ce n’est pas l’appropriation par un tribun mimant l’homme providentiel – bien dans la tradition bonapartiste du régime actuel – de ce qui appartient à tout le monde : la république.

La VIe République que nous voulons, à l’inverse, réinstaure la confiance dans la démocratie, une nouvelle démocratie. Elle réconcilie les Français et les Françaises avec la politique.

La VIe République que nous voulons rénove la représentation politique en favorisant une meilleure représentativité de nos élus (scrutin proportionnel, parité, mandat unique). Elle renoue avec le beau principe du parlementarisme : la responsabilité politique. Elle rend au Parlement ce qu’il a perdu depuis bien longtemps, sa capacité à exprimer les voix plurielles des citoyens et à contrôler les gouvernants.

La VIe République que nous voulons repense les processus décisionnels à tous les échelons dans une logique d’inclusion de la population. Elle propose de nouveaux outils participatifs et délibératifs aux citoyens, de nouveaux modes de coconstruction des politiques publiques, une large capacité d’interpellation des pouvoirs quels qu’ils soient.

La VIe République que nous voulons est celle qui se vit au plus près des territoires. Elle rompt avec la logique jacobine, elle est attentive à la diversité des histoires, des cultures, des particularismes locaux qui font la France. Elle promeut la citoyenneté de résidence, valorise l’autonomie, la coopération et la solidarité entre les territoires, la dynamique de la participation citoyenne.

La VIRépublique que nous voulons est celle qui établit les conditions d’une indépendance de la justice. Elle n’en fait pas un contre-pouvoir, mais un pouvoir tout court, qui tient d’abord sa légitimité du fait qu’il s’exerce au nom du peuple.

La VIe République que nous voulons refonde nos institutions pour affronter démocratiquement les défis inédits du gouvernement du long terme. Les enjeux d’aujourd’hui sont indissociablement mêlés, ceux des profondes souffrances des millions d’entre nous qui se débattent au jour le jour contre la crise et ceux de l’avenir des générations futures. Il nous faut répondre en même temps aux urgences du présent et aux angoisses de notre futur commun.

La VIe République que nous voulons est un outil pour inventer ensemble une nouvelle société, économe de ressources, respectueuse de l’humain et de la biodiversité, plus solidaire, en libérant l’économie du joug de la finance, en repoussant les mirages du productivisme et de l’hyperconsommation. Elle réconcilie l’homme et la nature.

La VIe République que nous voulons est un pari sur la puissance rénovatrice, d’invention aussi, de la démocratie, elle est porteuse d’espérance, cultive la diversité et le pluralisme au service du bien commun et du long terme, restaure le politique dans sa grandeur et sa responsabilité.

La VIe République que nous voulons est européenne. Elle réaffirme le rêve d’une démocratie à l’échelle du continent qui soit une réponse positive à la mondialisation contre la tentation funeste du repli nationaliste et sécuritaire.

La VIe République que nous voulons agit pour la solidarité internationale, elle tient compte de l’interdépendance de tous sur notre planète, elle construit un partenariat mondial pour le développement solidaire afin d’assurer le respect des droits humains fondamentaux.

La VIe République que nous voulons n’est pas le concept fumeux d’une avant-garde se prétendant éclairée et qui n’a rien d’autre à proposer que la réunion d’une Constituante sans perspectives. Ce n’est ni le bruit ni la fureur.

La VIe République que nous voulons ne se nourrit pas de la haine et des scandales pour proclamer le meilleur des mondes possibles. Elle est celle que nous construirons ensemble. Elle est un espoir. Elle est donc celle qui doit nous rassembler.

13 réflexions au sujet de “Pourquoi nous n’irons pas manifester dimanche 5 mai !

  1. D’accord.
    Donc en fait vous êtes pour la même 6ème République que Mélenchon, en gros, mais vous n’aimez pas Mélenchon (son ton, ses propos, son image) donc vous n’irez pas manifester le 5 mai.

    Au lieu d’aller à une manif qui représente ce qui se rapproche le plus actuellement de la 6ème république que vous souhaitez ; au lieu de discuter – sur le terrain, à la manif, avec les militants, les syndiqués, les gens – des critiques que vous formulez ici, confortablement installé derrière votre PC ; vous choisissez : de ne pas manifester – apportant ainsi votre silencieuse complicité à la 5ème république dont vous prétendez vouloir vous débarrasser.

    Bon.
    Ben bon plateau-télé avec les députés PS,
    moi j’irai manifester le 5 mai.

    1. Alors bonne manif et au plaisir de se retrouver autour d’une table pour poser les choses loin du brouhaha et des invectives.
      Nous n’avons de complicité avec personne si ce n’est des accords politiques que nous soumettons régulièrement à évaluation.
      Pour l’heure nous sommes assez fiers des interventions de nos parlementaires, à l’Assemblée Nationale, au Sénat et au Parlement européen.
      Nous sommes également fiers du travail fait par Cécile Duflot et Pascal Canfin au Gouvernement qui ne ménagent ni leur peine ni leurs apports critiques, au grand dam de hiérarques socialistes qui les aimeraient plus soumis.
      La prochaine évaluation interviendra lors de nos journées d’été fin août à Marseille lors d’un débat qui promet d’être animé.
      Pour ce qui est des plateaux-télés la militance active les obère trop souvent.

  2. Ben, vous êtes pour ou contre une assemblée constituante ? Il faudrait savoir. Ce n’est pas parce que Jean-Luc Mélenchon a ses positions que celles-ci seront le résultat de l’Assemblée constituante, loin s’en faut.

    A vous de saisir la balle au vol pour faire avancer vos idées, non ?

    A vous lire il faudrait passer à une VIè, pourquoi le rejeter lorsque l’occasion se présente pour faire entendre votre différence.

    Mélenchon n’est pas un homme providentiel, il s’en est toujours défendu – le tout est de l’écouter plutôt que de se focaliser sur ses arrangues (il se fait souvent engueuler dans le conseil du FdG) – cela se trouve aisément sur internet.
    Ce qui compte sont bien les idées politiques, non les postures, il faudrait arriver à dé-simplifier l’idée politique par le caractère des uns et des autres, ce n’est pas très constructif ; et résumer une mouvement (le FdG) à une personne.

    Fraternellement, en espérant que vous vous joindrez à cette marche, non pour UNE politique, mais bien pour poser à plat la Vè et les idées de VIè des un(e)s et des autres, pour faire avancer la Maison France et Europe.

    Fraternellement !

    1. Les postures et les mots sont parties intégrantes d’un message politique. Le message c’est aussi l’homme, un parti c’est aussi celui qui le mène.
      La balle que nous saisissons c’est dimanche prochain à La Mutualité.
      Pour ce qui est du 5 mai je préfère retenir que c’est la jour où nous avons, TOUS, mis un dernier coup de collier pour que le 6 à 20h ce ne soit pas la tête de Nicolas Sarkozy qui envahisse nos écrans.

  3. Extrêmement déçue par la reprise de cette tribune haineuse sur le site d’EELV53 Jean-Michel…Car au-delà de la forme, particulièrement méprisante pour un homme sans considérer la masse des militants adhérant au projet écosocialiste qui aurait pu vous intégrer dans une union vraiment à gauche, le fond moralisateur et bisounours ne trompera vraiment personne. Eva Joly qui marchera à nos côtés le 5 mai et de nombreux autres écologistes ( http://www.marchepourla6eme.fr/?p=237 ) l’ont, pour leur part, compris.

    Anne Stoessel, co-secrétaire du PG53 et membre du Bureau National du Parti de Gauche (Ecologie Socialisme République)

    1. Chère Anne, Je comprends fort bien ton dépit mais l’expression de cette tribune ne porte pas de haine, tout au plus est elle assez ferme par rapport à la manière dont « l’invitation » a le rejoindre le 5 mai a été projetée dans les médias par Mélanchon.
      Pour ce qui est du projet écosocialiste il ne suffit pas de le proclamer urbi et orbi, encore faut-il le soutenir dans les faits. J’ai personnellement le souvenir d’un Jean-Luc Mélanchon venu à la Fête de l’Huma sur le stand que l’ACIPA occupait, hébergée par le PC de la Vendée. C’était il y a deux ans. avant que NDDL soit the place to be. Il était venu mais pour des raisons peu claires n’avait pas voulu apposer sa signature au texte de soutien qui lui était tendu.
      En ce qui concerne Eva Joly c’est une femme de grande valeur, une femme libre que nous respectons tous et qui fait parfois ses choix de manière individuelle. Sans doute aura-t-elle Chavez comme sujet de discussion avec Mélanchon…

  4. Finalement, c’est Mélanchon qui vous gêne, et c’est votre droit le plus strict. Mais la VIème république ce n’est pas Mélanchon, en tout cas pas uniquement. L’idée est portée par quantité de travailleurs, de retraités, de militants, d’organisation…
    En refusant de vous y associer, vous confortez la Vème et le PS qui a oublié depuis si longtemps qu’il avait été à de gauche dans une autre vie. Mais vous-même, êtes vous à gauche ?

    1. La VIème République portée par le PG n’est pas la nôtre mais elle ne nous est pas étrangère non plus. De là à se croire obligé de répondre à une injonction commitatoire d’un leader dont le seul objectif lisible est de prouver au PS qu’il peut leur faire la nique il y a un pas que nous ne souhaitons pas franchir. Pour ce qui est de la dernière question c’est vraiment la bouteille à l’encre qui ne résout rien. Nous sommes écologistes et tenons l’écologie politique pour un paradigme qui se suffit à lui seul sans avoir à se situer dans un débat droite/gauche dont les contours sont très subjectifs.

  5. Moi,adhérente PG, j’adhère à votre 6e république, alors rejoignez-moi le 5 mai. Unissons nous pour lutter efficacement contre la finance, l’austérité et les paradis fiscaux.

  6. Mélenchon et ceux qui ont voté pour lui n’aiment pas la personne, sa façon de parler… mais les idées qu’il défend. Ses votants préféreraient n’avoir personne à critiquer et voir le PS au pouvoir défendre « la coopération et la solidarité entre les territoires » ; on ne stigmatise pas les gens, mais ce qu’ils font ! Et si c’est pas des saloperies de mise en concurrence c’est quoi ? Contre l’acte III de la décentralisation, contre l’ANI, contre l’individualisme, marchons à Paris, même sans vous.

    1. Nous ne stigmatisons en rien Mélenchon mais la manière dont il se comporte. Cette manifestation il l’a annoncé sans la moindre concertation avec quiconque et en agitant tout un tas de chiffons rouges et pour argument de rassemblement un « coup de balai ». Il se trouve que c’est pas notre manière de voir les choses et que si nous avons des points communes ce n’est pas en nous mettant devant le fait accompli que nous ferons, ensemble, de grands progrès.

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