Un article paru ce dimanche en fin d’après-midi dans Le Télégramme suite à la Convention régionale Europe Écologie Les Verts de Bretagne qui se tenait cette fin de semaine à Lorient.
La centaine d’élus de Bretagne d’Europe-Ecologie – Les Verts étaient en convention, samedi, à Lorient. L’occasion pour Yannick Jadot, député européen, de réaffirmer leur opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes(44) et de mettre un coup de pression dans la perspective des municipales.
«Indispensable» a écrit le président Hollande à propos de ce futur aéroport. Qu’en pensez-vous ?
Cette déclaration ne nous rassure pas. Ce n’est pas un bon signal. Maintenant, cela fait longtemps que j’ai appris à prendre du recul. Nous voulons une démarche constructive de sortie de ce projet illégal. Avec les finances publiques actuelles, il y a d’autres priorités. Le Premier ministre sortirait grandi à opérer un repli et à lancer dans le Grand Ouest une réflexion sur l’articulation des plateformes portuaires, l’optimisation de l’aéroport actuel de Nantes et la problématique du transport.
Et en cas de maintien du projet ?
La mobilisation ne faiblira pas. Nous sommes dans une année importante avec les municipales en point de mire. Un maintien nous placerait tous dans un bourbier politique qui ne serait bénéfique pour personne. Et encore moins pour les socialistes. Il faut l’éviter. La volonté des écologistes est de sortir de cette situation par le haut. À l’inverse, toute approche purement tactique, qui consisterait à reporter la mise en œuvre après les municipales, serait une grave erreur et renforcerait les mobilisations au lieu de les réduire et ne correspondrait pas à l’esprit de responsabilité politique qu’on attend de ce gouvernement.
Vous faites pourtant partie de ce gouvernement ?
Oui, c’est pourquoi toute décision qui ira dans le sens de la responsabilité sera soutenue. Ce projet est en infraction avec le droit européen, avec des incidences sur l’environnement. Début avril, la Commission européenne du dialogue rendra d’ailleurs son rapport. Il y a une certaine frustration chez nous car une révolution silencieuse est aujourd’hui en marche autour des économies d’énergie ou d’un autre type d’agriculture. Et quand on voit que des décisions ne valorisent pas cela et que l’on est toujours à jouer la carte du XXIe siècle…
- Propos recueillis par Yves Madec
