Affaire Aprochim Grez-en-Bouère : « On n’attendra pas un an de plus »
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Extraits d’un article paru dans l’édition du 17 février de Ouest France Dimanche suite à l’Assemblée Générale de  l’association Taude et Bellabranche.

 

Patience rompue

« Trop c’est trop. On a voulu éviter l’émotion et la démagogie, mais on ne peut pas attendre un an de plus dans cette situation inacceptable qui dure déjà depuis deux ans, avec des voisins dont nous voyons la douleur. Stop aux réponses sans cesse décalées dans le temps.»

Les mots sont prononcés d’une seule voix, vendredi soir, par Benoît Marichal, administrateur, Jean Vau- zelle, secrétaire  et  Antoine Hous- set, président d’Entre Taude et Bellebranche, à propos de la situation liée à l’usine Aprochim de Grez-en- Bouère. Depuis janvier 2011, cette filiale du groupe Chimirec est au cœur d’une affaire de pollution aux PCB.

Benoit Marichal, Jean Vauzelle et Antoine Houssais
Benoit Marichal, Jean Vauzelle et Antoine Houssais

Indemnisation des agriculteurs

« Ce qui nous a fait sortir du bois, c’est la rupture des négociations avec  les  agriculteurs »,  entraînant l’arrêt indéterminé de l’indemnisation par Aprochim des agriculteurs touchés par la pollution aux PCB. Cette rupture a été déclarée aux agriculteurs en décembre dernier, par la voie d’André Nil. Celui-ci, nommé médiateur entre Aprochim et les agriculteurs par le ministre de l’Agriculture en octobre dernier, a vu sa médiation suspendue pour une durée indéterminée.

Maisons « invendables»

Pour l’association, le préjudice ne s’arrête pas aux agriculteurs. « De nombreux riverains sont touchés, leurs maisons sont devenues invendables, il n’y a plus de transactions sur un périmètre d’au moins 1 km. » Pour faire face au préjudice estimé, l’association a demandé une exonération de taxe foncière aux services départementaux. Une lettre signée de la préfète renvoie à un prochain examen de la question par la direction départementale des finances publiques.

Entre Taude et Bellebranche espère, par ailleurs, être représentée au sein du comité de pilotage créé par la Région le 21 décembre dernier. Une instance créée pour étudier les nouvelles possibilités économiques, industrielles, agricoles ou sociales sur le territoire concerné.

Résultats 2012

Au milieu des difficultés, l’association a rappelé deux de ses objectifs, tenus en 2012 : la réalisation d’une étude de santé : « les résultats des tests sanguins ont été encourageants, sauf pour deux personnes (sur 24) au- dessus des valeurs d’imprégnation critique », a rappelé Antoine Housset. Mais aussi la mise en place d’un plan de surveillance de l’environne- ment  plus  complet,  montrant  «  une pollution beaucoup plus impactante que prévue ».

Bonne nouvelle : l’audit

Au milieu de toutes ces difficultés, une bonne nouvelle existe néanmoins pour l’association : l’audit, commandé en décembre dernier par la préfecture, du process d’Aprochim qui sera piloté par l’Institut national de l’environne- ment industriel et des risques (Ineris).

« Ce cabinet indépendant est recon- nu de très bonne qualité, commente Antoine Housset, rappelant la remise en cause par l’association du cabinet d’expertise Axe, conseil d’Aprochim. C’est le signe d’une accélération de la recherche des causes de pollution par la préfecture ».

Tanguy PALLAVER.

Précisions

Michel Perrier, Conseiller régional EÉLV représentait la Région Pays de la Loire à cette Assemblée générale.

Il souhaite apporter deux précisions à la suite de cet article :

 » Il y a un refus de la préfète pour l’exonération de la taxe foncière. Elle s’appuie sur le fait que c’est une association qui demande et non directement les collectivités concernées comme le prévoit la réglementation !
 » A propos du comité de pilotage « redynamisation » mis en place par la région. J’ai indiqué que la réponse sera apportée lors de la prochaine réunion de cette instance (qui comprend l’Etat, le Conseil général, la communauté de communes et les deux communes concernées avec les chambres consulaires). Mais ce n’est pas « Entre Taude et Bellebranche » qui demande à y participer mais un collectif PCB composé de plusieurs organisations (ETB, Terre et Vie d’Anjou, Confédération paysanne et FE) »