Une contribution de Michel Lemosquet

 CONSOMMATION ÉLECTRIQUE FRANÇAISE

La consommation électrique française a atteint 489.5 TWh en 2012 contre 479.2 en 2011

• Cette faible augmentation est relative ; elle est due aux températures en moyenne plus froides et une année bissextile 2012  ( un jour de plus). Si on corrige ces deux facteurs, la consommation 2012 est donc en stagnation à 480 TWh et équivalente à 2011.
• La  consommation du secteur industriel et des PMI/PME baisse du fait de la crise économique.
• La consommation des particuliers et professionnels continue de progresser au rythme de2.4%/an, mais les comportements sont différents suivant les régions.

Le pic de consommation a établi un record le 8 février avec 102 000 MW de mobilisés à 19h00.

A l’opposé, 30 000 MW ont suffi en Août 2012, ce qui constitue le plus faible niveau de consommation depuis 5 ans.

L’écart entre la pointe d’hiver et le creux d’été n’a jamais été aussi prononcé ; du simple au triple !

C’est un élément majeur de notre système électrique très coûteux en période de pointe car il nous oblige à des achats extérieurs conséquents et onéreux dans les moments de froid.

La consommation d’électricité en France dépend fortement de la température notamment l’hiver à cause du chauffage électrique. Cette sensibilité est de l’ordre de 2 300 MW par degré Celsius en moins .

PRODUCTION THERMO NUCLÉAIRE ET THERMIQUE FOSSILE

• La production des centrales nucléaires a baissé fortement de 16.2 TWh et s’élève à 404.9 TWh pour 58 réacteurs, soit une moyenne de 6.98 TWh par réacteur.
• La production des centrales thermiques à combustible fossile a baissé de 51.5 TWh à 47.9 TWh en 2012. Elle a augmenté en charbon et baissé en fuel et gaz.

Remarques : La puissance du parc thermique classique est stable. Le raccordement de trois cycles combinés gaz a compensé l’arrêt de centrales classiques utilisant fuel ou gaz naturel.

PRODUCTION  ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE

La production électricité renouvelable est passée de 70.40 TWh à 88.6 TWh, soit 18.2 TWh de plus et a compensé la baisse du nucléaire. Elle atteint 16.4% de la production française, soit 18% de la consommation française.

BILAN COMMERCE EXTÉRIEUR ÉNERGÉTIQUE

Contrairement à ce qui nous avait été promis dans les médias par tous nos experts, économistes et politiques, l’Allemagne nous a vendu plus d’électricité en 2012, que nous ne lui en avons vendu et cela malgré l’arrêt de 8 réacteurs nucléaires ayant entraîné une baisse de 30.5 TWh. Cela s’explique en partie par une production photovoltaïque de 30 TWh en 2012, contre 10 TWh en 2011 et une augmentation globale de toutes les énergies renouvelables. L’Allemagne n’a donc nullement besoin des KWh nucléaires français, par contre la France ne peut pas se passer aujourd’hui des KWh renouvelables allemands en période de pointe extrême.

. Cette réalité est très importante car la majorité des  français  est persuadée du contraire.

REMARQUES SUR LE BILAN ÉLECTRIQUE

• La maîtrise des consommations est encore beaucoup trop timide et ne produit pas de résultats significatifs.
• Les pics de consommation, dus principalement au chauffage électrique, sont devenus complètement irrationnels et appellent des modifications profondes.
• Le développement des ENR, empêtrées dans des législations restrictives, est nettement insuffisant et notre retard s’accentue. Nous sommes loin des objectifs 2020 et nos voisins européens avancent beaucoup plus vite que nous.

L’objectif Grenelle 2020 de 19 000 MW éolien terrestre, fixait une étape 2012 à 10 500 MW installés. Nous en sommes aujourd’hui à 7 500 MW avec une année 2012 catastrophique pour seulement 750 MW installés, alors qu’il en aurait fallu le double. Pendant cette même année, la Chine a installé 18 000 MW, les USA 6 000 MW, l’Allemagne 1 800 MW.

           Pour le photovoltaïque 1012 MW ont été installés en 2012 et portent le total à 3500 MW pour une production de 4 TWh  très loin de  l’Allemagne qui  produit déjà 30 TWh…                            

Les  lobbys opposés au développement de l’électricité renouvelable ont repris l’offensive et ne veulent pas d’une décroissance du nucléaire pourtant inscrite par le Président de la République lui-même avec le passage de 75% à 50% dans le mix énergétique électrique .Ils exercent des pressions multiples notamment dans le débat sur la TRANSITION ÉNERGÉTIQUE pour  que rien ne bouge !

Alors saisissons la proposition de Peter ALMAIER Ministre Allemand de l’ Environnement présent au dernier colloque du Syndicat des Energies Renouvelables qui déclarait : « le passage de 75% à 50 % de nucléaire pour la France et de 22% à 0 pour l’Allemagne est un objectif de même ordre de grandeur ; Dès maintenant faisons le parcours ensemble          pour     un développement rapide, massif et intelligent des énergies renouvelables .C’est une condition indispensable pour une révolution industrielle qui créera de nombreux emplois en améliorant l’environnement. »

Sources : RTE,Systèmes Solaires ; journal des ENR

Michel Lemosquet  le 12 février 2013.

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