Solaire : Delphine Batho lance son plan en Mayenne
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Delphine Batho en visite à l’usine MPO de Vilaines-la-Juhel en Mayenne

La ministre de l’Écologie Delphine Batho a lancé lundi des mesures de soutien déjà promises à la filière solaire en France, avec notamment un nouvel appel d’offres de 400 mégawatts et des tarifs bonifiés de l’électricité plus favorables aux panneaux européens. (c) Afp

VILLAINES-LA-JUHEL (Mayenne) (AFP) – La ministre de l’Ecologie Delphine Batho a lancé lundi des mesures de soutien déjà promises à la filière solaire en France, avec notamment un nouvel appel d’offres de 400 mégawatts et des tarifs bonifiés de l’électricité plus favorables aux panneaux européens.

Le gouvernement a également « décidé de doubler les volumes cibles pour le photovoltaïque, à 1.000 mégawatts supplémentaires en 2013 », a expliqué Mme Batho lors d’une conférence de presse.

Dans le détail, la ministre a indiqué avoir saisi la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) d’un projet d’appel d’offres pour des nouveaux parcs photovoltaïques d’un total de 400 mégawatts, soit environ un quart d’un gros réacteur nucléaire type EPR.

La moitié sera réservée à des projets « innovants » (solaire à concentration ou avec suivi du soleil) et l’autre moitié à des centrales de type ombrières de parkings et en toiture. Un deuxième appel d’offres sera également lancé en 2013, a promis Mme Batho.

L’autre mesure principale du plan gouvernemental consiste à bonifier de 5 à 10% les tarifs auxquels EDF rachète l’électricité en France lorsque les cellules et les panneaux sont « made in Europe », a expliqué la ministre.

La ministre rendait visite lundi en Mayenne à l’entreprise française MPO de production de CD et DVD, qui s’est diversifiée depuis 2010 dans les cellules photovoltaïques.

 

Ces « mesures d’urgence », promises par l’exécutif en septembre, étaient attendues par une filière française à la peine depuis environ deux ans du fait de la forte concurrence des panneaux chinois et de tarifs bonifiés de rachat très fortement abaissés depuis fin 2010.

Delphine Batho, chargée de lancer la « transition écologique » voulue par François Hollande, a défendu l’idée qu' »on ne pouvait pas attendre » la fin du débat national sur cette transition, qui doit durer jusqu’à l’été.

Quant au risque d’un recours de pays non européens, « l’idée du gouvernement c’est de prendre ce risque (…) l’alternative, c’est une forme de renoncement », a-t-elle fait valoir.

Selon les estimations de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe), 14.500 emplois ont été détruits dans la filière photovoltaïque entre 2010 et 2012, soit près d’un poste sur deux en France.

Communiqué de presse EÉlv du 7 janvier 2013
Filière photovoltaïque: une relance bienvenue

Le gouvernement a présenté ce lundi 7 janvier un nouveau et attendu dispositif d’urgence pour relancer la filière photovoltaïque en France.

À travers ces annonces de la ministre de l’Écologie, Delphine Batho, le gouvernement affirme sa volonté de travailler en urgence et concrètement à la transition énergétique. Ces mesures favorables à l’énergie solaire vont, pour l’essentiel, dans le bon sens : doublement de l’objectif de mégawatts supplémentaires pour 2013, lancement d’un appel d’offres complémentaire de 400 MW, augmentation des tarifs de rachat pour certaines installations…

De même, EELV approuve le principe de nouvelles mesures destinées à favoriser le développement d’une véritable filière industrielle du photovoltaïque en Europe. Cette filière, basée sur une production localisée et de circuit-court, sera créatrice d’emplois durables qui, à l’instar de l’éolien, constitueront une opportunité pour la nécessaire reconversion de l’industrie française. Ce sont près de 80 000 emplois qui pourraient être créés à échéance 2020 rien que sur le solaire et plus du double pour l’ensemble des énergies renouvelables.

Un signal fort du gouvernement était attendu et il est bienvenu. Il était indispensable de débloquer la situation qui était celle depuis 2 ans de la filière française du photovoltaïque, et de lancer une dynamique nouvelle. L’impulsion est désormais donnée, mais l’accélération reste indispensable pour rattraper le retard pris en comparaison à d’autres pays comme l’Allemagne où 7000 MW ont été mis en service 2011 et encore en 2012.
Plus largement, les mesures aujourd’hui annoncées doivent s’inscrire dans une stratégie d’ensemble. Il faut d’une part nécessairement associer la multiplicité des acteurs et équipements concernés (développeurs de projets, main d’œuvre dédiée à l’installation et l’entretien, convecteurs électriques…) et d’autre part imaginer une véritable politique industrielle européenne des énergies renouvelables, qui reste encore à construire. Par ailleurs, EELV restera très attentif à ce que le débat sur la transition énergétique et celui sur les nouvelles mesures de fiscalité écologique soient en cohérence avec ces premières avancées et rappelle l’impératif de mettre également en oeuvre une véritable politique de sobriété énergétique.

Pascal DURAND, Secrétaire national