Le brevetage des plantes est un « nouveau système d’esclavage »
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L’altermondialiste Vandana Shiva en campagne pour des « semences libres »

Agence France Presse

Le brevetage des plantes est un « nouveau système d’esclavage » pour les agriculteurs des pays en développement, a estimé mercredi la scientifique et altermondialiste indienne Vandana Shiva, de passage à Paris dans le cadre d’une campagne internationale pour « la liberté des semences ».

Cette campagne, s’appuyant sur un rapport établi par plus d’une centaine d’organisations, est « un processus politique participatif pour libérer les semences, libérer les fermiers et libérer les êtres humains de ce que je considère clairement comme un nouveau système d’esclavage », a-t-elle souligné lors d’une conférence de presse à la mairie du IIe arrondissment.

La militante indienne, en tournée en Europe alors que se tient dans son pays, à Hyderabad, la conférence de l’ONU sur la biodiversité, est en première ligne depuis des années contre le brevetage des plantes et les OGM.

« Les brevets n’ont qu’un objectif: obliger les fermiers à acheter des semences tous les ans », a-t-elle souligné au cours d’une conférence organisée par l’association France Libertés.

Le rapport publié début octobre tend notamment à mettre en avant « l’érosion de la diversité des semences », « la concentration des multinationales dans le marché des semences » ou « le coût croissant de l’approvisionnement en semences en raison des royalties ».

Dans le cadre de sa campagne internationale (2-16 octobre), Vandana Shiva préconise l’organisation d’échanges de semences et de manifestations devant les entreprises semencières multinationales et incite les particuliers ou élus à déclarer leurs maisons ou leur ville « zones de liberté pour les semences ».

« Le colonialisme n’est pas mort, la ruée vers l’or s’est transformée en ruée vers l’or vert », a commenté pour sa part l’eurodéputée Verts Catherine Grèze, présente à cette conférence comme la sénatrice EELV Marie-Christine Blandin.

« Cherchez l’erreur: comment cela se fait-il que 90% des ressources génétiques soient dans les pays en développement et 97% des brevets dans le Nord ? On parle bien de biopiraterie », a ajouté l’élue européenne.

alu/fa/fm

Agence France-Presse