Ce nom bizarre identifie un projet ferroviaire innovant et utile, permettant des déplacements ferroviaires directs entre Nantes et Laval, ou encore Rennes et Angers. Elle consiste en la réalisation, sur la commune d’Auvers le Hamon (72) d’une liaison de 3,6 km seulement entre la future ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire et la ligne classique Le Mans/Angers/Nantes. Exigée par les écologistes en cas de construction de la LGV, avec une DUP acquise seulement en mai 2011 (quatre ans après celle de la LGV !), les travaux de cette virgule viennent de démarrer…
Lundi 27 août, une visite de chantier était organisé par Réseau Ferré de France en présence de son Président, Hubert Dumesnil. Toutes les collectivités parti prenantes étaient présentes : les régions Bretagne (10% du financement) et Pays de la Loire (25 %), le département de la Mayenne (5%), Angers Loire Métropole (5%), et Laval Agglomération (5%), mais aussi plusieurs députés, deux Préfets (l’Etat participe pour 23 %, et RFF pour 22 %). Cela a été l’occasion de rappeler l’intérêt de cette construction d’un coût très mesuré (36,3 millions d’€) car construite en même temps que la nouvelle ligne LGV.
La virgule permet une fonctionnalité nouvelle avec le développement de services régionaux rapides (200 km/h). Ce sera en effet la première fois que du matériel TER circulera sur une LGV (pour la partie Sablé/Laval). La région des Pays de la Loire a financé les adaptations techniques nécessaires sur 8 automotrices ZTER de son parc pour un coût global de près de 16 millions d’€.
La virgule offrira un important gain de temps de parcours, supérieur à 45 minutes, en évitant les correspondances par le Mans ou Rennes : il en résulte une réelle attractivité du mode ferroviaire sur des liaisons comme Rennes/Angers ou Laval/Nantes. Mise en service commerciale en mai 2017. La gare de Laval, réhabilitée bientôt en pôle d’échanges multi-modal (PEM) redeviendra enfin une étoile ferroviaire, ce qui permet de crédibiliser encore plus la perspective, à terme, d’une réouverture de la ligne Laval/Mayenne …
Hubert Dumesnil a su remercier clairement la FNAUT (la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports) qui, la première, a imaginé et défendu cette nouvelle liaison. Habilement, il a fait remarquer aussi que c’était là « une évolution dans la conception de la LGV à la française. Ce n’est pas simplement une desserte de métropole à métropole. On combine la grande vitesse à grande distance et la desserte de villes à échelle plus réduite ».
Dans le débat actuel, indispensable, sur l’avenir des grands projets d’infrastructures, nul ne doute que cette expérience sera étudiée de près.