Didier Anger, historique infatigable, a mis en cause « la responsabilité de l’Etat qui ne respecte pas ses propres lois et réglementations ». D’ici à la fin novembre, l’ASN semble en effet déterminée à rendre un avis positif sur l’état de la cuve de l’EPR de Flamanville, alors même que la fabrication de cet équipement n’est pas conforme aux règles de l’art et que ses propriétés en termes de résistance thermique et physique sont très inférieures à ce que spécifient les textes. Aucune mesure de surveillance ne permettrait de compenser cette entorse aux règles les plus élémentaires de la sûreté nucléaire.
L’ASN est-elle complice des industriels, ou a-t-elle fait l’objet de pressions de leur part, la validation de cette cuve étant une condition nécessaire au rachat d’Areva NP par EDF ? Quoi qu’il en soit, plutôt que de se montrer rigoureuse et conforme à sa mission, elle va indiquer à EDF et Areva comment contourner les règles de sûreté pour déposer un dossier de dérogation !
Voilà qui crée un dangereux précédent pour l’ensemble du parc nucléaire, augmentant d’autant le risque d’accident. Alors que les réacteurs français étaient initialement censés fonctionner 30 ans, d’ici quelques années, une quinzaine d’entre eux atteindront 40 ans de fonctionnement, durée au-delà de laquelle la bonne tenue de certains équipements n’est pas acquise : là encore, l’ASN manifestera-t-elle une inacceptable indulgence ?
Ce défaut de la cuve ne constitue qu’une des facettes d’un réacteur dangereux et hors de prix (le coût a dépassé les dix milliards, le triple de ce qui était annoncé lors du débat public préalable) qui aurait dû être abandonné depuis longtemps.
Les réacteurs actuels ont déjà produits des multiples déchets radioactifs ingérables, et cette manifestation était aussi l’occasion d’assurer la solidarité avec les habitants et antinucléaires de Bure où un gigantesque stockage dans le sous sol est prévu… !