Rencontre avec la Confédération Paysanne
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La Confédération Paysanne de la Mayenne avait souhaité débattre avec les élus Europe Ecologie les Verts. La rencontre a eu lieu à la Chapelle Anthenaise, à la Heudière, chez Maurice et Irène Epiard. Claude Gourvil, conseiller général et adjoint au maire de Laval, Michel Perrier, conseiller régional, et Christian Quinton, maire de St Hilaire du Maine y participaient.
Michel Perrier et Claude Gourvil entourés des syndicalistes agricoles lors de la visite.
Michel Perrier et Claude Gourvil entourés des syndicalistes agricoles lors de la visite.
Une visite de l’exploitation, 35 hectares, en fermage,  a permis d’aborder les problèmes de la transmission notamment pour des petites fermes près de l’agglomération lavalloise. Une occasion pour les écologistes de préciser l’importance des circuits courts et de la protection des espaces agricoles.
Le principal débat a été la loi d’avenir de l’agriculture et de la forêt dont la discussion démarre à l’assemblée nationale. Tout en reconnaissant l’orientation bienvenue de ce projet de loi, les syndicalistes paysans ont mis l’accent sur plusieurs points qu’ ils souhaitent voir fortement évoluer. Notamment la suppression des « certificats d’économie de pesticides », le plafonnement et la conditionnalité des GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental), l’extension de l’exonération progressive de cotisations sociales au plus de 40 ans qui se lancent en agriculture, , la reconnaissance des alternatives aux antibiotiques, la transformation des exploitations de lycées agricoles en véritable zone de découverte des différentes approches en matière d’agriculture …
Les élus EELV ont pour leur part précisé leurs priorités pour renforcer les ambitions sociales et écologistes du projet de loi (cf. communiqué de presse ci-dessous).
La discussion s’est conclue autour de convergences importantes sur des dossiers locaux brulants (Aprochim, le projet gigantesque de méthanisation dans le sud ouest mayennais). EELV et CP ont aussi décidé de relayer la mobilisation contre le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes en appelant tous leurs militants et sympathisants en Mayenne à participer à la manifestation du 22 février prochain à Nantes.
 Et un communiqué national sur la loi d’avenir agricole.

Renforcer l’ambition sociale et écologique du projet de loi d’Avenir agricole pour une véritable transition

Le projet de loi d’Avenir de l’agriculture et de la forêt entre aujourd’hui en discussion à l’Assemblée nationale. Il propose une inflexion du modèle actuel, consacrant le rôle de l’agro-écologie. Avec les Groupements d’Intérêt Economique et Ecologique ou encore une reconnaissance accrue de la diversité de l’agriculture au travers d’un statut donné à l’installation progressive, cette loi impulse une dynamique nouvelle pour un autre développement agricole.

Cette démarche peut et doit encore être renforcée afin d’aboutir à un nouveau pacte entre le monde agricole et la société. La loi propose encore trop peu d’objectifs chiffrés et d’outils opérationnels pour mener à bien une politique à la hauteur des enjeux.

Europe Ecologie – les Verts entend porter des améliorations à ce projet de loi afin d’offrir des perspectives nouvelles pour l’avenir des territoires ruraux, mais aussi permettre une alimentation de qualité accessible à tous. Les parlementaires EELV défendront un Contrat Alimentaire Territorial proposant une véritable politique alimentaire locale et cohérente.

Les écologistes seront particulièrement vigilants à l’attention portée par la majorité à la préservation et au développement de la première des agricultures agro-écologiques : l’agriculture biologique. L’objectif de 20% de produits bio dans les cantines d’ici 2020 doit être affirmé.

Enfin, ils porteront des propositions fortes, notamment sur les questions de la rénovation de la gouvernance des institutions agricoles. En effet, les SAFER doivent assumer leur rôle de répartition équitable du foncier et destiner les terres à l’installation d’agriculteurs sur des modèles écologiquement exigeants, économiquement innovants (en circuits courts, organisés pour répondre à la demande des collectivités) et créateur d’emplois. Ils insisteront également sur l’importance de l’intervention accrue des collectivités locales pour une économie agricole relocalisée et la préservation des semences fermières.

La transition sociale et écologique de l’agriculture que les territoires et les consommateurs attendent, a besoin de courage politique et d’une loi ambitieuse pour demain.

Sandrine ROUSSEAU, Julien BAYOU, Porte-parole