Le collectif mayennais contre le projet de second aéroport à Nantes, auquel participe Europe Écologie Les Verts, organisait vendredi soir une conférence publique pour informer sur les tenants et les aboutissants de ce projet venu des années 70 et réhabilité ces dernières années par le maire de Nantes devenu entre temps Premier ministre.

Plus de cent cinquante personnes ont répondu à cette invitation. La première partie de la réunion était consacrée à la projection d’un film militant « Notre-Dame-des-Landes…au cœur des luttes » réalisé au début de cette année avant que ne se développent les derniers évènements qui ont placé le sujet au centre de l’actualité nationale.

 

A la suite du film, dans lequel les paysans victimes des expropriations s’expriment très largement sur l’impact économique, social et écologique du projet, la parole était laissée à la salle qui a pu poser de très nombreuses questions aux spécialistes présents à la tribune d’animation.

Mieux cerner la nature de la résistance menée depuis des mois par des jeunes installés sur place et que désormais on appelle zadistes. L’un des leurs, Romain, était là qui a pu expliquer la solidarité, la détermination et les objectifs de ces jeunes à la recherche d’une société plus juste et moins destructrice dont ce projet est l’exemple à ne pas suivre.

Mieux apprécier l’inanité de ce projet d’aéroport qui ne recouvre aucun besoin sérieux et qui ne repose que sur une affirmation mensongère : la saturation de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Un pilote, formé au Canada, a illustré le propos en évoquant le sort de l’aéroport géant de Mirabel au Québec construit à coup de millions de dollars et qui périclite faute d’un trafic suffisant parfaitement absorbé par l’aéroport ancien de Dorval.

Au nom des élus qui doutent du projet Michel Perrier, Conseiller régional, est entré dans la détail des arguments qui réduisent à néant la crédibilité de ce projet qui obèrera de manière durable toutes les possibilité financières de la région tant il faudrait, pour le mener à bien multiplier le nombre d’équipements complémentaires couteux : nouveau pont sur la Loire, nouvelle ligne ferroviaire entre Nantes et Rennes, etc. Autant d’ouvrages qui ne permettront plus à la Région des Pays de Loire d’assurer un développement harmonieux des autres départements.

Cet aspect du problème, jusque là occulté tant le débat restait confiné dans une cercle d’initiés, commence à se faire jour sur la place publique comme cette prise de position des patrons de Vendée qui, publiquement, ce samedi dans la presse régionale ont descendu en flamme ce qu’ils considèrent comme un projet du passé. De telles prises de position ne vont pas manquer d’alimenter les réflexions de la commission de conciliation mise en place par le Premier ministre et qui est arrivée à Nantes en fin de semaine.

Les usagers de transports se sont également invités dans le dossier et ils étaient représentés l’autre soir par Fabrice Eymon de la FNAUT qui; parmi ses nombreuses intervention,s a pu tailler en pièce les évaluations erronées des projection de trafic développées par les promoteurs du projet.

Cette rencontre n’est que le début d’une mobilisation qui à Laval comme dans le reste de la France ne cesse de s’amplifier. A suivre donc.